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Mon chien souffre d’agressivité

Mon chien souffre d’agressivité

Et si un traumatisme n’était pas une obligation ?

Il n’a pas été rare que l’on m’appelle pour de l’agressivité sur un chien. Qu’elle soit soudaine ou plus encrée dans le temps.
Après un échange avec le propriétaire lors du bilan, j’ai parfois demandé que ce dernier fasse des recherches médicales pour écarter toutes possibilités.
L’une d’entre elles est un dérèglement de la Thyroïde. Plus particulièrement une Hypothyroïdie chez leur chien.

Une hypothyroïdie canine pour un problème de comportement/agressivité ?

Cela peut faire sourire, mais c’est en réalité très sérieux.
Quand votre chien ne rentre pas dans la case de l’agression/réactivité dû à un traumatisme connu, il n’est pas rare que cela puisse venir de la Thyroïde.
C’est d’ailleurs une maladie endocrinienne fréquente qui créait des troubles hormonaux. Cette glande, qui se situe au niveau du cou, est une des plus importantes du corps. Elle régule le métabolise de votre compagnon et son fonctionnement est contrôlé par la glande hypophyse, logée à la base du cerveau.

Voici un petit schéma de la thyroïde.

Glande thyroïde chez le chien (d’après Miller)

Bon d’accord. Et concrètement ?

D’après mes retours personnels, professionnels ainsi que diverses lectures sur le sujet (articles du docteur Joel Dehasse par exemple), le lien entre hypothyroïdie canine et l’agressivité est avéré.
Je le rappelle, en dehors de tout traumatisme connus.

Le docteur Joel Dehasse à référencé les signes d’appels/cliniques et les voici :

Suspicion d’hypothyroïdie (clinique, patente) si ≥ 5 des signes suivants sont présents :

  • Instabilité d’humeur, humeur imprévisible, comportements variables dans les contextes invariants
  • Crises neurologiques émotionnelles : rage, panique, détresse ; émotions imprévisibles, variations émotionnelles sans déclencheur externe
  • Crises neurologiques motrices ou sensorielles : mouvements anormaux, convulsions, myoclonies, paresthésies…
  • Fatigue, fatigue à l’effort
  • Hypersomnie (>12-15h)
  • Agressivité (réactivité) sur humains (chez le chien)
  • Prise de poids, difficulté à perdre du poids
  • Perte de poils, peau et poils secs
  • Hypersensibilité au (temps) froid, extrémités froides
  • Augmentation du taux de cholestérol et triglycérides sanguins, dépôts de cholestérol sur la cornée et sclérotique et/ou nodules de cholestérol sur les paupières et/ou autour des yeux
  • Ralentissement du cœur (bradycardie) le matin au réveil
  • Reflux gastrique, rots (renvois), hypochlorhydrie (> SIBO)
  • Constipation (moins de 2 à 3 selles par jour)
  • Stérilisation par gonadectomie (castration, ovariectomie)
  • Vieillesse (sénilité) précoce, démence sénile

Il met également à disposition un Test à remplir sur internet pour aider les propriétaires à y voir un peu plus clair.

Cependant, il faut le rappeler, rien ne vaut un véritable test après d’un vétérinaire pour diagnostiquer et traiter cette maladie. Car oui, il faut un traitement par voix orale/médicamenteuse.

Le diagnostique auprès d’un vétérinaire

Cela consiste à faire au moins deux prises de sangs avec la recherche de plusieurs marqueurs.
Il est malheureusement fréquent de constater que seulement deux ou trois sont recherchés alors qu’il en existe beaucoup.
Les plus courants sont la T4, T3 et TSH.
T4 = thyroxine produite à partir d’iode et de tyrosine (acide aminé)
T3 = triiodothyronine
TSH = Hormone libéré par le cerveau Thyreostimuline

Il est quand même conseillé de compléter ces analyses par :

– T4L
– T3L
– Zinc
– Cuivre
– Vitamine D3
– Iode

Bien entendu, ces analyses sont coûteuses et il est vivement conseillé de suivre un traitement d’un mois si les résultats ne sont pas probants.
Ainsi, si ce dernier ne donne pas de résultats, la piste d’un dérèglement thyroïdien sera véritablement écartée et un travail de rééducation sera pleinement ajusté.

Et les causes ?

Elles sont multiples et variables suivant l’individu.
L’âge, le sexe, la race parfois, certains médicaments, un déficit en Vitamine, en zinc, magnésium, sélénium remplissent le tableau.
Mais il y a aussi la stérilisation, qui d’après le Docteur Dehasse augmente le risque par 3.
Ceci n’est bien entendu pas une liste exhaustive.

Une expérience personnelle

J’ai déjà eu un passif avec cette maladie sur un de mes chiens (32 kg en poids adulte)
Avec une agressivité/réactivité humaine et congénère dangereuse. (à mordre)
Après plusieurs pistes de travail mis en place qui n’aboutissaient jamais ou pas longtemps, des déclencheurs aléatoires, une instabilité d’humeur et une maigreur alarmante alors que sa ration alimentaire était augmentée par 3, j’ai alors lancé d’une bouteille à la mer auprès de mes consœurs.
Une d’entre elle m’a parlé de la dite maladie.

J’ai alors décidé de suivre l’idée et ai demadé à un vétérinaire de réaliser des analyses sanguines ainsi qu’un traitement d’un mois en « test ».
L’hypothyroïdie a été validée.

Le traitement a été continué et l’agressivité/réactivité humaine a pu être quasiment réglée. Tout cela en parallèle d’un gros travail de rééducation, de gestion de l’environnement et de stress.
Je dis quasiment, car il restait toujours une petite partie d’anxiété et donc de réaction.
Moi qui adorais les expositions canines, mon chien a pu participer à l’une d’entre elles et à même remporté un prix. Pour ma plus grande fierté.
Chose Totalement Impossible quelques mois plus tôt.
C’est après tout cela que j’ai réellement compris que le « mauvais » comportement canin pouvait être lié à une maladie et non à des erreurs humaines d’éducations, maltraitances ou traumatismes.

 

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